dimanche 24 novembre 2013

Quand on flippe, parfois on floppe... évitons les erreurs!

Flipper à 100%! Tel était mon objectif au retour d'un congrès auquel j'avais assisté en juin 2012 à Chicago! Vous auriez dû me voir... plus motivée et plus prête que jamais à me lancer dans cette aventure! Après toutes ces années à enseigner de façon traditionnelle, je me disais qu'il était temps que je me mette au gout du jour. La technologie étant au rendez-vous, le Collège Sainte-Anne y allait de l'avant avec les portables pour tous les élèves de l'école; les ingrédients étaient là pour réussir cette expérimentation.

Septembre 2012, je commence. J'ai 4 groupes de 38 élèves, une seule préparation: français 4e secondaire. La belle tâche! Ça fait plus de 15 ans que j'ai cette tâche, nul besoin de vous dire que le programme, je le maitrise parfaitement. Cet élément est essentiel, selon moi,  quand on veut implanter une nouvelle pratique pédagogique.

Donc, je me lance et dès le début, je me rends compte que ça coince à certains endroits. Pour vous éviter de tâtonner et de refaire les mêmes erreurs que moi. J'ai identifié quelques problèmes et leurs sources possibles. J'oserai même vous proposer quelques pistes de solutions.



Problèmes
Raisons
Solutions
Les élèves ne vont pas regarder les vidéos
1. Elles durent trop longtemps
Une vidéo ne devrait pas durer plus de 6 minutes
2. Au cours suivant, vous répétez dans presque sa totalité le contenu de la vidéo
Ne posez qu'une question ou deux de vérification, ne réexpliquez pas le contenu; vous répondrez à leurs questions individuellement lorsque vous vous promènerez d'ilot en ilot.
3. Paresse, désintérêt, oubli, maladie, ils ignoraient qu'ils devaient le faire, la tempête de neige, le chien qui l'a mangé... mais je m'égare...
Ils doivent la regarder en classe avant de commencer le travail attendu durant la période. Résultat: ils le commencent  plus tard que les autres, et n'ont, en général, pas assez de temps pour le terminer en classe. Ils auront donc à le terminer  le soir,  en plus de compléter d'autres devoirs. Après un certain temps, ils comprendront la mécanique et réaliseront qu'il est plus avantageux pour eux de regarder la vidéo de 6 minutes que d'être pris avec un surplus de travail à la maison.
On peut difficilement vérifier s'ils ont bel et bien compris les notions
1. Vous n'utilisez peut-être pas la
    bonne plateforme. 
J'utilise Didacti.com, c'est une plateforme qui permet de placer des vidéos  en dessous desquelles les élèves doivent faire leur ViRéQ (voir mon texte Mes trois vitesses)

Voici l'adresse de mon Didacti
http://bit.ly/18hmkN1

Voici un exemple de ViRéQ:
http://bit.ly/191gl9w
Essoufflement dans la création de vidéos.
1. Vous consacrez trop de temps à
     leur création.
Ne pas investir trop de temps. Rapide et efficace. Si la vidéo dure 6 minutes, cela devrait vous prendre 6:30 secondes à en créer une. Screencast-O-matic est parfait pour cela. Attention, cela ne veut pas dire que vos notes de cours n'auront pas été travaillées.
2. Vous créez des vidéos pour 
     toutes vos notions à l'étude!
Au début, je vous conseille ceci (faites bien ce que vous voulez... si vous en avez la force, allez-y!): ne faites que 3 ou 4 vidéos pour la première étape, même chose pour la 2e et peut-être un peu plus pour la 3e.  Si vous avez fait une quinzaine de vidéos dans l'année, vous pourrez poursuivre l'année suivante. Vous aurez une bonne base.


Je vous conseille aussi de ne pas commencer la classe inversée avec le visionnement de vidéos. Habituez les élèves au concept. Faites-leur lire un texte à la maison et le cours suivant, donnez-leur les questions qu'ils pourront travailler en équipe ou seuls selon votre consigne. Allez d'ilot en ilot et guidez les jeunes, amenez-les à utiliser les ressources mises à leur disposition (dictionnaires, manuels, portables, Didacti, Internet, les amis, etc.) pour pouvoir répondre à leurs propres questions (3 avant moi dans le texte Mes trois vitesses). Ils se rendront compte que s'ils ne lisent pas les textes, ils ne pourront commencer à répondre aux questions, ils devront donc lire le texte seuls en classe et commencer à répondre aux questions... ils n'auront pas le temps de terminer, donc devoir supplémentaire en vue... Ils devront terminer de répondre aux questions à la maison sans votre aide!

Après expérimentation et analyse des résultats, je crois que la classe inversée ne devrait pas être LA SEULE façon de faire dans une classe. Il faut varier nos approches afin de répondre à l'ensemble des besoins de nos élèves. Cette année, je me documenterai davantage sur le Mode d'apprentissage mixte (Blended learning) qui me semble plus réaliste comme approche et tout aussi motivant pour les enseignants et pour les élèves! 

Une dernière chose, au tout début de mon texte, je vous ai dit qu'un des ingrédients essentiels à la réussite de l'implantation d'une nouvelle approche était de bien maitriser le programme qu'on doit enseigner; eh bien voyez-vous, cette année, je me retrouve avec 4 préparations différentes. Il est clair que pour ma santé mentale, j'ai délaissé quelque peu la classe inversée en début d'année. J'essaierai de l'introduire davantage en janvier... Je vous en redonnerai des nouvelles!

En espérant ne pas vous avoir trop renversés... bon, ok, elle était trop facile... Je vous souhaite bonne chance et peut-être nous rencontrerons-nous lors de conférences prochaines!

Au plaisir,

Caroline